Les effets de l’ego dans la matière : clés pour les dépasser

INTRODUCTION

L’égo, qu’est-ce que c’est précisément ? En quoi il nous empêche d’être spirituellement épanoui et nourri au quotidien ? Pourquoi se libérer de ses influences nous rend…libres ? Et d’ailleurs, libres de quoi ? C’est ce que nous allons explorer dans ce qui suit.

QU’EST-CE QUE L’ÉGO ?

L’égo est une fabrication du mental inférieur qui a le rôle d’interface entre la conscience et le corps physique. Voyez votre corps, votre conscience délocalisée par dessus la Terre et votre égo quelque part dans votre cerveau qui dicte votre réalité.

Spirituellement, l’égo est une illusion, il n’existe pas.

Philosophiquement, il est le « je » qui organise notre perception. Selon Kant, c’est là où l’esprit structure le chaos du monde en une réalité subjective. L’égo est l’ennemi lorsqu’il domine par la peur ou les attachements matériels et émotionnels illusoires.

C’est lui qui dit :

 » je suis ce que j’ai.
J’ai tout cela, donc j’existe ».

POURQUOI PRENDRE CONSCIENCE DE CES INTERFÉRENCES ?

Il s’agit de pouvoir s’en libérer car en détachant son égo de la matière, on supprime l’illusion de la dualité égo/matière. Ce qui permet de la transcender et d’avoir accès à d’autres dimensions de la réalité.

QUE SONT CES INTERFÉRENCES ?

Ce que filtre l’égo et comment il le fait :

  1. La réalité : Ce que nous percevons n’est qu’une construction de notre ego. Dans la philosophie spirituelle de l’advaita vedanta, tout est une manifestation du Brahman, une unité essentielle, mais l’ego nous fait croire que la matière est distincte, tangible et immuable. Comme le disait Berkeley : « Exister, c’est être perçu. » Ainsi, la chaise que vous sentez sous vos doigts n’est qu’une création mentale, teintée par vos croyances et vos émotions.
  2. Le temps : L’égo nous enferme dans une illusion de linéarité le passé, présent, futur. Il nous pousse à accumuler des objets pour « sécuriser » l’avenir ou regretter le passé. Spirituellement, le temps est une illusion ; la conscience est éternelle. Philosophiquement, Heidegger montre que l’égo utilise la matière pour fuir l’angoisse de l’impermanence.
  3. Le rôle de l’individu : L’égo nous définit par des étiquettes (salarié, parent, consommateur, marié, célibataire…) et nous pousse à chercher la reconnaissance à travers des biens matériels. Une belle maison, une voiture luxueuse deviennent des preuves extérieures de notre identité. Sur le plan spirituel, cela nous éloigne de notre essence d’unité profonde ; philosophiquement, Sartre désigne cela comme la « mauvaise foi », cette fuite de notre liberté réelle en s’identifiant à des choses plutôt qu’à nous-mêmes.
  4. L’identité dans la matière : L’identité que nous construisons autour de ce que nous possédons (vêtements, corps, objets) est en réalité une fusion illusoire orchestrée par l’ego. Spirituellement, cela représente l’attachement au samsara, ce cycle incessant de souffrance. Philosophiquement, Schopenhauer considère cette croyance comme une illusion de la volonté, où la matière reflète déformée nos désirs profonds.
  5. Les rêves : L’ego déforme nos rêves en les ancrant dans la quête matérielle — richesse, succès, reconnaissance. Pourtant, les rêves peuvent être de véritables passerelles vers des niveaux plus profonds de conscience. Spirituellement, ils offrent un terrain d’exploration intérieure ; philosophiquement, Jung y voit des archétypes universels, souvent altérés par les filtres de l’ego personnel.
  6. Les désirs : L’ego intensifie nos désirs matériels, nous incitant à consommer sans cesse pour tenter de combler un vide intérieur. Spirituellement, cela correspond au dukkha bouddhiste, cette souffrance née de l’attachement. Philosophiquement, Épicure fait la distinction entre désirs essentiels et vains, ces derniers étant de véritables pièges tendus par l’ego.
  7. Les illusions : L’égo nous fait croire que la matière est permanente, que nos possessions durent. Spirituellement, c’est maya, l’illusion hindoue ; philosophiquement, Platon compare cela à des ombres dans une caverne, où l’égo prend l’éphémère pour l’éternel.

LA PROGRESSION DE L’ÉGO DANS L’INDIVIDUATION

Lors du processus, l’égo ne meurt pas, il se transforme en des formes plus évolutives. A ce jour il existe 4 stades. Ils seront développés dans notre livre. Tout ce qu’il est nécessaire de savoir ici, c’est que la seule et unique chose demeurant « réelle » est la conscience et son caractère multidimensionnel.

Evidemment, au plus il évolue, au plus les interférences liées notamment aux blessures de l’âme, aux traumatismes et à la programmation sociale se modélisent différemment.

Un article sera consacré aux interférences de l’égo en complément à la série que je vous invite à consulter l’introduction ici et la série dans l’onglet « croissance personnelle ».

Pour paraphraser Bernard De Montéral :

« L’Ego qui est en fusion avec le Supramental obéit à des Lois de vibrations qui sont cosmiques. »

Autrement dit, l’égo passe d’une réflexion sur soi à une fusion avec le supramental .

Cela soutient l’idée que l’égo ne meurt pas mais se transforme en formes plus évolutives. La « fusion avec le supramental » est une façon poétique et spirituelle de dire que l’égo évolue vers une conscience plus vaste, cosmique et multidimensionnelle.

L’égo involutif est piégé par les expériences matérielles, mais l’évolution rapide nécessite une transcendance des conditions psychologiques.

Comme dit précédemment au sujet des types interférences, ce que dit Bernard renforce l’idée que ces expériences de la matière maintiennent l’égo dans un état inférieur.

Cela montre que l’évolution de l’égo demande de transcender ou transmuter ces engrammes, blessures et blocages liés à la matière.

Les programmations sociales renforcent l’involution de l’égo, mais leur prise de conscience accélère le processus évolution.

Les exemples concrets que nous allons voir dans la prochaine section, illustrent bien comment la société freine l’évolution de l’égo.

L’ÉGO ET LA PROGRAMMATION SOCIALE

La plupart des individus se contentent d’une existence qui ne leur conviennent pas. Avec une série de « programmes inconscients » qui leur dictent comment se faire une place dans la société pour être « validé » et « conforme » aux attentes de celle-ci.

Exemples où l’égo choisit à notre place et influence nos comportements dans des domaines-clés :

  1. Salariat : L’ego s’y manifeste par le besoin de sécurité, de reconnaissance sociale et de statut. On se définit souvent par son poste ou le titre qu’on détient, cherchant à valider notre valeur à travers l’approbation extérieure. Cela peut freiner la prise de risques ou l’émergence d’une identité indépendante.
  2. Entrepreneuriat : Ici, l’ego se confronte à ses peurs (échec, jugement) et à son besoin de contrôle. Il peut pousser à vouloir tout faire seul, à refuser la délégation par peur de perdre le pouvoir ou à confondre réussite avec accumulation matérielle. Cela peut aussi limiter la prise de décisions audacieuses et stratégiques.
  3. Mariage : L’ego utilise souvent le couple pour combler des manques, asseoir une identité ou répondre à des attentes sociales. Il crée des attentes rigides et alimente des conflits lorsque l’autre ne correspond pas à l’image idéalisée. L’attachement à ces rôles peut empêcher la relation d’évoluer librement.
  4. Célibat : L’ego vit le célibat parfois comme un stigmate ou un échec social. Il peut générer des peurs liées à la solitude, au regard des autres, ou à une image de soi fragmentée. Mais ce temps seul peut aussi être une opportunité de reconnexion profonde, hors des cadrages sociaux limitants.

D’autres programmations actuelles :

  1. Réseaux sociaux : L’ego s’y nourrit de validation à travers les likes, commentaires et abonnés. Il crée une identité construite sur l’image que l’on projette, souvent éloignée de notre authenticité, et génère comparaisons et frustrations.
  2. Appartenance à un groupe : Qu’il s’agisse d’une communauté, d’un milieu professionnel ou culturel, l’ego cherche à se conformer pour être accepté, limitant parfois notre singularité ou nos valeurs profondes.
  3. Rôle parenal: L’ego peut faire du rôle de parent une source d’égoïsme déguisé en devoir, où l’image du parent parfait sert à rassurer l’ego plutôt qu’à répondre aux besoins réels de l’enfant.
  4. Consommation : L’ego pousse à acheter pour affirmer un statut, masquer des incertitudes ou combler un vide, plutôt que pour un réel besoin ou plaisir sincère.
  5. Santé et image corporelle : L’ego peut entretenir un rapport rigide avec le corps, aspirant à un idéal dicté par la société, générant insatisfaction, comparaisons, voire obsession.

Pour terminer, c’est exactement cette programmation dite sociale qui empêche l’évolution de l’égo en le maintenant dans un état inférieur autrement dit : complètement dépendant de la matière et de ses illusions.

CONCLUSION

L’égo ne se transcende pas, il se transmute. A mesure que vous le libérez, il intègre ces programmations différemment et évolue en des formes moins influentes.

Plutôt que de vous donner des conseils, nous aimerions vous poussez davantage à la réflexion.

Répondez à ces questions à l’écrit de préférence et relisez-vous. Laissez l’égo s’exprimer.

  • Qu’est-ce que vous allez mettre en place dès aujourd’hui pour supprimer ou limiter des filtres ?
  • Est-ce que vivre au dépens de la matière vous a spirituellement nourri jusqu’ici dans votre vie ?
  • Avez-vous peur de la mort ?

Prenez soin de vous

Lotha.net

POUR ALLER PLUS LOIN

  • La première citation (« L’Ego qui est en fusion… ») provient de sa conférence « RG-06 L’ego et le supramental » (transcription sur son site officiel et Scribd), pas directement des livres mentionnés.
  • La deuxième (« L’évolution future… ») est tirée de « La Genèse du Réel » (confirmé via texte complet sur Archive.org et extraits).
  • La troisième (« L’involution a permis… ») est une paraphrase proche de concepts dans « La Genèse du Réel » (p. ex., chapitres sur involution/évolution et fusion supramentale), mais pas mot pour mot ; elle apparaît dans des transcriptions de conférences comme « Psychologie Évolutionnaire ».

Ces thèmes (égo, supramental, involution) sont récurrents dans ses œuvres, inspirées d’Aurobindo. « 


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